Les arpenteurs poétiques – Herberto Helder

Les arpenteurs poétiques – Herberto Helder

Diffusion : Jeudi 27 janvier 2022 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 30 janvier 2022 à 11h
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une émission préparée par Jean-Marc Barrier
avec la participation de Leila Laghribi, Coralie Poch, Vincent Alvernhe et Serge
Vaute-Hauw

sommaire
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> Herberto Helder
>
halte poétique ‘je te poème’
entretien de Jean-Marc Barrier avec Adeline Miermont-Giustinati
>
halte poétique ‘le petit marché’
les coups de cœur des arpenteurs

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Herberto Helder

Les arpenteurs poétiques ont déjà évoqué quelques merveilleux poètes portugais.  Après Antonio Ramos Rosa, Eugenio de Andrade, et Luiza Neto Jorge, nous voici auprès de Herberto Helder. 

Dans esprit nomades, Gil Pressnitzer nous dit « Libre, fondamentalement libre, refusant les prix  et les embrigadements littéraires, les interviews, Herberto Helder est un astre noir et étrange dans la poésie européenne. (…) Il n’est qu’une ombre, car il se veut secret, il demeure irradiant par ses poèmes échevelés, sorte de cosmogonies de mondes baroques, débordants, violents. Sa voix est unique, complexe, cinglante. Elle est l’invitation au voyage, au voyage en utopie. Le lire est une stupeur  calcinante (… ) sa poésie envoûte, elle invoque. »

Il y a un cosmos dans chaque phrase, parle-t-on d’une femme, il y a de l’or, des porcelaines, et toujours la flamme. Ecrit-il sur une pierre, et elle sera plus que pierre, et l’on trouve dans ses textes tous les organes, toutes les matières, le basculement du ciel – et des poumons d’éponges… Un art du mélange où des frontières mentales ou phsysiques s’abolissent dans le mouvement émotionnel. Comment rendre l’extraordinaire ordinaire de la vie si ce n’est en
se rendant perméable et organiquement lié au grand Tout ?

Herberto a grandi sur l’île de Madère. En 1946, il a 16 ans et part vivre à Lisbonne. Il écrit des poèmes, son premier recueil L’amour en visite est publié quand il a 28 ans. Après avoir été imprégné par le surréalisme, Helder se lance au milieu des années 1960 dans l’avant-garde de la poésie portugaise avec la revue Cadernos de Pœsia Experimental, dont il dit : « À travers ces écrits de poésie expérimentale, nous prenons
la responsabilité de dire que les choses et les événements, chargés d’une énergie ambiguë, stimulent dans la conscience humaine une liberté expérimentale qui s’exprime de manière polyvalente… en
faisant des expériences sur les écarts et les ajustements entre le réel et l’imaginaire. ».

Plus tard, Herberto Helder a tenu à rassembler ses poèmes dans un seul corpus qu’il a nommé le poème continu.  

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un poème  

Tu viens toute parfumée sous le vent qui se lève
du côté splendide des orangers.
Pressentant dans le noir ta naissance, le bout de mes doigts
étincelle.
Tu me brûlais à la racine des ongles.
Et la brûlure remontait l’avant-bras et le bras
jusqu’à mon cœur perdu. Moi – parfumé,

brûlé de l’intérieur : un lien lacé par l’odeur
transposée, l’air phosphorique, un arbre
dans la crue 
nocturne. Tout en moi-même soudain
ramené vers son
centre. Quand cette poche de sang tournoyait
au seuil de l’ouverture
prodigieuse.

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liens

> voir sur le site esprit nomades
https://www.espritsnomades.net/litterature/herberto-helder-le-deluge-du-langage-la-transe-du-poeme/

voir sur YouTube des vidéos avec la voix de Herberto Helder

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à découvrir

ces deux livres magnifiques aux éditions Chandeigne
Le poème continu de Herberto Helder (coédition avec la Fondation Camoes)
La poésie du Portugal, vient de paraître, une somme…
(et à Paris découvrir la librairie Chandeigne et le fonds lusitanien exceptionnel de cet éditeur).
https://editionschandeigne.fr

 

 

 

 

 

 

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halte poétique ‘je te poème’ : Adeline Miermont-Giustinati


Jean-Marc Barrier a rencontré Adeline Miermont-Giustinati, qui évoque son rapport à l’écriture et au monde, et nous lit quelques poèmes.

Poète en mouvement, expérimentant les formes, les sens, la pensée, la mémoire à partir de la « pâte-mot », le corps parcouru de mots, la traversée des mots dans le corps, j’écris un peu, beaucoup, passionnément, pas du tout, selon les saisons, les naissances, les flux et reflux des éléments de vie, environnants, paysages mouvants, intérieurs et extérieurs. J’écris la rencontre des choses et des êtres. J’écris la tectonique des plaques. J’écris la collision des vagues. J’écris la timidité des cimes.

https://sumballein.wordpress.com/ 

Sumballein (éditions Phloème)

« Sumballein : transcription française du grec ancien Σύμβα λλειν que l’on peut traduire par « jeter ensemble », « mettre ensemble », « assembler » , « réunir ». Dans l’Antiquité, deux personnes qui passaient un contrat cassaient un morceau de poterie. Chacun gardait un bout. Quand les contractants se revoyaient, ils lançaient leurs fragments de tessère respectifs (les sumbola) afin de se reconnaître. Terme à l’origine du mot symbole.
Nous avons écrit ensemble. Nous étions deux. Au moins. Nous avons jeté nos oripeaux, nos vieilles carcasses, et celles pas encore nées. C’est nous que nous avons jetés. Nous-mêmes. Nous nous sommes jetés. À corps perdus. Dans le tunnel. Dans le passage. Dans la forêt. Dans la nuit. Dans le rêve et dans notre propre corps. Notre corps était le tunnel. Nos deux corps… »
https://www.editionsphloeme.fr/de-langue-française/oeuvres/sumballein/

Bibliographie:

De Chair et de chimères (La Bruyère, 2007)
Entre les côtes de Mehen illustrations Émeline Sourget (Sélénites², 2013)
Incises, livre d’artiste, gravures Thierry Tuffigo (CMJN, 2016)
Sumballein, (Tarmac, 2018; Phloème, 2021)
revues : FPM, Cabaret, Lichen, Les Impromptus, Méninge, Salade, Pojar, Météor
> anthologies :
Traverser (2019), Vivant(e)s (2021) (l’Aigrette)
Rage écarlate (Folazil, 2020)

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musiques de l’émission  

Kalduk – Isabelle Courroy, Confluences#1
Silent transformation – Yom & 王力 in Green Apocalypse
Earthen Straints – Kyriakos Kalaitzidis in Exil/Exile
Foi Deus – Hoje
Silent transformation (prologue) – Yom & 王力 in Green Apocalypse
Séparation – Kyriakos Kalaitzidis in Exil/Exile
Cloud Whereabouts – Fourcolour, in Curtain
Fado Portugues –
Hoje
Misty Weather – Kyriakos Kalaitzidis in Exil/Exile
Gaivota –
Hoje
Strings – Fourcolour, in Curtain
El Grito –
Hoje
Clear rain, pluie transparente – Kyriakos Kalaitzidis in Exil/Exile

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crédits photo : X, JM Barrier pour le portrait de Adeline Miermont-Giustinati
merci à Solène pour la technique !
merci à Laure-Anne Darras qui a créé notre générique…
http://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/generique-de-lemission-les-arpenteurs-poetiques

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