Les arpenteurs poétiques – Alen Brlek

Les arpenteurs poétiques – Alen Brlek

 
Diffusion : Jeudi 27 octobre 2022 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 30 octobre 2022 à 11h
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une émission préparée par Jean-Marc Barrier
avec la participation de Serge Vaute-Hauw et Vincent Alvernhe

sommaire
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> Alen Brlek
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halte poétique ‘je te poème’
Jean-Marc Barrier va à la rencontre de Martine Audet
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halte poétique ‘le petit marché’, les coups de cœur des arpenteurs

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Alen Brlek

Alen Brlek a 34 ans, il est auteur de recueils de poèmes : Métalmorphoses (2015), Silence primordial (2017) et Sang (2019).
Il a été primé plusieurs fois et ses poèmes sont traduits en une dizaine de langues.
Beaucoup d’ellipses dans ses poèmes, des raccourcis qui ouvrent à une rêverie que le lecteur nourrit de lui-même. Et une sorte de rage calme qui s’oppose. A quoi ? Peut-être à une approche distraite de la vie, ou à une forme de consentement passif à l’état des choses, une ignorance du brillant des instants.

Monika Herceg écrit sur la quatrième de couverture de Théories nocturnes : « La poésie d’Alen Brlek est un événement de la langue, d’un minimalisme et d’une parcimonie verbale qui rendent palpable une posture méditative, une profondeur émotionelle, et même un sentiment de gratitude. Quelle a été l’impulsion pour une telle écriture ? Certainement une écoute attentive de la vie, perceptible dans chaque vers d’Alen Brlek ; il est jardinier, celui qui cultive, mais aussi celui qui se consacre à la terre en tant que métaphore permanente des phrases. Il est aussi révolutionnaire, il fait un « croche-pied à l’Etat, à Google », profondément convaincu que notre capacité d’amour est ce qui nous sauvera, que nous sommes tous liés les uns aux autres, que nous avons une responsabilité et que le temps est venu de « verser les humains dans les humains ». Sa poésie est à la fois tendre et curative, mais aussi un appel permanent à la révolte, non par les armes, mais à la révolte par l’attention portée les uns aux autres. »

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un poème

Aujourd’hui c’est dimanche, je respire terriblement mou
tel un cerf une flèche dans le cou. C’est là que
des milliers de chiens de chasse se précipitent dans mes bras.
Le matin je lis le silence des oiseaux ensommeillés, le bruit
de la vaisselle toujours en rapport avec l’espace entre deux sujets
la vue du balcon présente la même distance.
À midi je regarde dans la glace et je répète
– tout est rêve, tout est rêve.
Plus tard je lis en profondeur ce qui est dit, j’attends les symboles
et les symbioses, et encore quelques s. Comme suite, comme
sourire, sommeil
solution.
Le soir je lis des articles sur des gens qui fuient les guerres
et la faim sur la mort de la poésie et la mer, je pleure
et tout penche vers le bleu. Aujourd’hui c’est dimanche,
je te devine dans tout,
je t’attends dans tout. 

extrait du livre Théories nocturnes, éditions de l’Ollave, collection Domaine croate
http://www.ollave.org

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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halte poétique ‘je te poème’
Martine Audet


à Paris, lors du Marché de la poésie en juin 2022
Jean-Marc Barrier a rencontré Martine Audet, à qui une émission des 
arpenteurs a déjà été consacrée.

Voix incontournable de la poésie actuelle,Martine Audet a publié, depuis 1996, une douzaine de livres de poésie, principalement aux Éditions du Noroît et à l’Hexagone, ainsi que deux albums pour enfants. Certains de ses poèmes ont été traduits en anglais, catalan, espagnol, italien, tchèque et allemand. Entre autres distinctions, elle a reçu les prix Alain-Grandbois et Estuaire et a été finaliste à de nombreux prix dont le Gouverneur Général et le Grand prix du livre de la Ville de Montréal. Elle est membre de l’Académie des lettres du Québec.

Elle nous parle de son écriture, nous lit des extraits de son livre La société des cendres, suivi de Des lames entières, éd. du Noroît, 2019, livre qui a recç le prix du Gouverneur général 2020 et le Grand prix Québecor (ex-aequo) 2020 du Festival international de la poésie de Trois-Rivières.

« Suie, pleurs, étoiles, neiges et quelques floraisons, le poème n’est-il pas, comme les cendres, ce que l’on recueille avant la dispersion? Et le geste, le souffle du poète, celui d’un laveur/laveuse de cendres?
Dans un enchaînement de glissements, de heurts et d’abandons, et sans jamais éviter le cœur, les poèmes de La société des cendres tentent de dégager l’empreinte, volatile certes, mais néanmoins fascinante, des tumultes, éclats et mystères de notre présence autant que de notre absence à l’autre et au monde.
La deuxième partie, Des lames entières (d’abord paru en livre d’artiste avec des gravures de François-Xavier Marange), s’attarde, quant à elle, à ce qui construit ou entrave les mouvements parfois tranchants, parfois de fond, du comment être, à même la perte et ses souffrances, pour ouvrir un passage, entre désir et peur, à de possibles métamorphoses. »

 

https://lenoroit.com/poetes/martine-audet/

https://www.lyrikline.org/fr/poemes/dans-lattente-des-couleurs-4968#.UnK5xoURuCo

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halte poétique ‘le petit marché” 

Vincent : Nous écoutons Lily.

 

 

 

 

 

 

Chanson nichée au milieu du dernier disque de Bill Callahan YTI⅃AƎЯ. (oct 2022). C’est le 19e album de l’américain, artiste prolixe et rarement décevant.
« Un des plus beaux morceaux est sans doute Lily, une “death song”, chanson tombeau écrite pour l’aimé : c’est une ballade à la guitare, un peu à la Léonard Cohen, mais augmentée de sons bidouillés comme Bill Callahan en a beaucoup enregistrés à ses débuts, et surtout la chanson est trouée de silences, manière de suspendre l’écoute, d’obliger à une attention plus soutenue. »
Lucile Commeaux France Culture

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merci à Solène pour la technique !
merci à Laure-Anne Darras qui a créé notre générique…
http://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/generique-de-lemission-les-arpenteurs-poetiques

 

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