Les arpenteurs poétiques – Aurélie Delcros

Les arpenteurs poétiques – Aurélie Delcros

Diffusion : Jeudi 23 octobre 2025 à 11h
Rediffusion : Dimanche 26 octobre 2025 à 11h


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une émission préparée par Jean-Marc Barrier
avec la participation de Noée Maire et Vincent Alvernhe 

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> Aurélie Delcros
> halte poétique ‘je te poème’ : Elisabeth Aragon
> le petit marché, les coups de cœur des arpenteurs 

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Aurélie Delcros

Aurélie Delcros écrit des poèmes, joue du violon et vit en Ariège. Ses poèmes ne ressemblent à aucun autre. Et si l’on cherche en quoi cette surprise se renouvelle, on voit que les mots naissent en elle d’une écoute sincère du monde, d’une collecte de sensations au sein desquelles Aurélie Delcros est très présente.
Son angle pour saisir la multiplicité du vivant est singulier, et d’une manière naturelle, elle écrit avec sa sensibilité, son histoire sans doute, sa perception nue et son élan. Ainsi lire ou entendre un poème d’Aurélie Delcros, c’est une expérience : celle d’entrer dans le regard et la peau d’un autre, et finalement de re-découvrir le monde dans son mouvement. En même temps, entrer dans un usage inhabituel de la langue, qui constitue un acte poétique…

Quand j’entends ses poèmes, je repense à ce texte de Danièle Sallenave :

« Lorsque nous levons les yeux afin de contempler l’éclat du monde, ce que nous voyons d’abord c’est nous-mêmes : les minuscules mouchetures de l’humeur vitreuse, dessinant dans le ciel de capricieuses constellations. Telle est la difficulté où nous sommes enfermés : comment saisir ce que nous sommes, sinon dans le monde où nous sommes jetés ? Mais qu’est-ce que le monde, sinon ce que j’en vois, donc ce que je suis ? Il n’y a d’autre moi que la voix qui fait tenir ensemble ces morceaux désassemblés, dans la mélancolie, la nostalgie, l’observation aiguë, l’humour, la distance. »

Aurélie Delcros aime faire des lectures en musique avec Roula Safar et travailler avec Chantal Barlier, artiste.

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un poème

Ils n’ont pas dormi dans la même étable, le cheval et lui
Une rivière les séparait

Pourtant, il l’entendait mâcher
et mâcher la rivière

Couché dans la paille
il lisait à son oreille
les bruits de la nuit
et ceux, intérieurs, du cheval
Les rêves mâchés
dans l’obscurité du grand corps
     la pensée      l’organisme

jusqu’aux paroles dételées de la nuit

et le petit matin
est apparu comme une pauvreté

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un livre d’artiste

Bol de lentilles est un livre réalisé avec et par Marc Granier
aux éditions Les Monteils,  un livre imprimé au plomb avec linogravures 

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Chantal Barlier

certains poèmes lus dans cette émission accompagnent des encres de Chantal Barlier,
dont vous pouvez découvrir ses œuvres ici : https://art-tchan.fr/

 

 

 

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halte poétiqueje te poème’ :
Elisabeth Aragon

Jean-Marc Barrier a rencontré Elisabeth Aragon et nous découvrons ses poèmes et ses engagements…Elisabeth Aragon, poétesse française, est née en 1964 à Toulouse où elle réside, quand elle n’est pas en Andalousie son autre « pays de cœur ». Passionnée d’art, musique, peinture, chanson, elle est portée depuis sa jeunesse par la Poésie. 

Recueils :

La Découvrance, éditions lunoison 1987, Garde-moi de l’oubli, éditions Rumeur des âges 1995 (mis en scène au théâtre), L’échappée belle, éditions du petit véhicule 1999, Horizon andalou, Az’art atelier éditions 2017(édité également en espagnol) en espagnol, Les pas ombrés, collection EspartO chez Az’art Atelier éditions 2024.

Elle est depuis 2021 Maître es Jeux de l’Académie des Jeux Floraux.
Elle dirige depuis 2024 la collection EspartO chez Az’art ateliers éditions, essentiellement en langue française et espagnole.
https://www.azartatelier-editions.com/

Publications : dans différentes revues comme Encres-vivesComme en poésieDécharge. 

Sa poésie s’ancre dans la récurrence des thèmes comme la mémoire, la nature, la lutte, où la nature est omniprésente. Elle garde au cœur la volonté du partage à travers des lectures, des ateliers d’écriture, la volonté du partage et de l’écoute, en lien avec son ancien métier d’Assistante-Sociale auprès d’enfants et leurs parents notamment.

« Nous avancerons sans savoir le retour, sans avoir baptisé le lit, sans avoir dénombré les failles obscures, ni dénoué les nœuds de nos chaussons de bruine.
Mais ne pas à avoir ranger l’infini des mémoires. »

quelques livres de la collection EspartO dirigée par Elisabeth Aragon

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un poème

Flotter sur l’état du monde
Et voilà que tu m’amènes
Dans la piètre sollicitude des bleus
Assez longtemps pour nos murmures
Dans le gravat des mosaïques, du marbre
Quel argument pour cette lumière jamais éteinte ?
En cet instant de dire sous silence
Le croupissement du corps dans un cachot
Celui du fils, méconnaissable.

Poinçons rouges des éoliennes
Toujours recommencé à marée basse
Tendre les mains au radeau
Dans les serres suffocantes d’Almeria
La voltige d’un ventilateur
Bidons éventrés des pesticides
Le poison au sel de l’entaille
Le court-circuit, le feu
Sans noria, ni tongs de pneu
Dôme fluo, sol de palettes
Duvet humide sous la rocade
Les quatre coins du monde
Cette mise à bas des acores
Terre promise du migrant.

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halte poétique ‘le petit marché’

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merci à Solène pour la technique en studio
merci à Laure-Anne Darras qui a créé notre générique…
http://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/generique-de-lemission-les-arpenteurs-poetiques

 

Les arpenteurs poétiques – Claude Esteban

Les arpenteurs poétiques – Claude Esteban

 

Diffusion : Jeudi 25 septembre 2025 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 28 septembre 2025 à 11h
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une émission préparée par Jean-Marc Barrier
avec la participation de Noée Maire et Vincent Alvernhe 

(rediffusion)

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> Claude Esteban
> halte poétique ‘des étoiles et des chiens, 76 inconsolés’ :
Pascal Comelade
> halte poétique ‘les échappées obliques’ :
Alberto Giacometti | Jean Genet
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les échappées obliques : Alberto Giacometti | Jean Genet 

avec Laurence Bourgeois, approchez une œuvre par la voie des ondes et en résonance des mots d’un poète.

Pommes dans l’atelier, 1950, Oil on canvas, 70 x 42.5 cm.
En écho L’Atelier d’Alberto Giacometti de Jean Genet, Éd. Gallimard, Collection, L’arbalète/Gallimard
« Les doigts jouent le long de la statue. Et c’est tout l’atelier qui vibre et qui vit.»
avec les voix de Laurence Bourgeois et Jean-Marc Barrier
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Musiques
> Stalker – the pool sequence
> Alva Noto & Ryuichi Sakamoto: « Moon »
>Claudio Capéo – Un homme debout
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> vous pouvez retrouver les échappées obliques sur Radio transparence :
https://www.radio-transparence.org/acceuil/categories/les-echapees-obliques

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merci à Solène pour la technique en studio
merci à Laure-Anne Darras qui a créé notre générique…
http://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/generique-de-lemission-les-arpenteurs-poetiques

 

Les arpenteurs poétiques – Antonio Gamoneda

Les arpenteurs poétiques – Antonio Gamoneda

Diffusion : Jeudi 26 juin 2025 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 29 juin 2025 à 11h
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une émission préparée par Vincent Alvernhe
avec la participation de Noée Maire, Coralie Poch, Jean-Marc Barrier et Pierre Tisseyre (voix espagnole)

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> Antonio Gamoneda
> halte poétique ‘les échappées obliques’ : Françoise Carrère – Philippe Forcioli
> le petit marché, les coups de cœur des arpenteurs 

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Antonio Gamoneda

Antonio Gamoneda est né en Espagne en 1931.

Ne pouvant pas aller à l’école à cause de la guerre civile, à 5 ans, il apprend à lire avec le seul livre présent dans la bibliothèque familiale : un livre de poésie écrit par son père.

Pendant les années 50 et 60 il partage sa vie entre formation d’autodidacte et travail d’écriture, d’une part, et, de l’autre, un actif militantisme anti-franquiste. Poésie d’un profond enracinement dans la vie. Poésie du temps qui passe.

« Dans les pages de cette clarté sans repos, Antonio Gamoneda a su faire parler l’oubli sans avoir prise sur le secret. Perdu désormais. » Alain Freixe

Antonio Gamoneda a obtenu les deux plus grands prix du monde hispanique : le prix Reina Sofía de poésie ibéro-américaine et, surtout, le Prix Cervantès, le Nobel hispanique.

(tous les textes lus ont été traduits par Jacques Ancet)

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un poème

D’un rossignol absorbé par la cendre, de ses noires
entrailles musicales, surgit une tempête. Le pleur descend
aux anciennes cellules, j’aperçois des fouets vivants
et le regard immobile des bêtes, leur aiguille froide dans
mon cœur.

Tout est présage. La lumière est moelle d’ombre : les
insectes vont mourir dans les bougies du petit jour. Ainsi
brûlent en moi les significations.

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halte poétique ‘les échappées obliques’ :
Françoise Carrère │ Philippe Forcioli

Je meurs d’amour, de Françoise Carrère
21 x 21 cm, lavis et calligraphie

Françoise Carrere est une artiste éclectique, qui a exploré l’argile, l’écriture, la peinture et la calligraphie.
Toutes ses approches elle les appréhende autant par l’ancrage que par l’élan et la gestuelle.
« les pieds dans terre et la tête dans les étoiles »

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En écho des poèmes de Philippe Forcioli
Routes de feuilles, éd. G. Berthezene, 1993

je meurs d’amour
à n’être pas dans les étoiles
je meurs d’amour dans ma prison
de poids de peur de pas paresses
je meurs d’amour en ce printemps
je meurs d’amour pour l’invisible flamme
l’impossible réponse
l’impossible question

Site de l’artiste : http://sitephilippeforcioli.free.fr/mettreunpeudemusique.htm

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avec les voix de Laurence Bourgeois, Coralie Poch et Noée Maire
à la technique Solène

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musiques

Thierry Bleton, El Forest
Philippe Forcioli, à la cime des arbres

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Vous pouvez retourver les échappées obliques sur Radio Transparence
www.radio-transparence.org/acceuil/categories/les-echapees-obliques

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halte poétique ‘le petit marché’

Jean-Marc : un nouveau livre dans la collection fibre.s aux éditions D&D :
Comme elle, je frissonne, de Isabelle Alentour, photographies de Yohann Teyssier-Verger

voir : https://www.fondsdotation-dd.org/page/2324502-collection-fibre-s

Vincent : un article sur David Lynch écrit par Laura Kaschichke
Noée : une pièce de théâtre : 
Les Secrets d’un gainage efficace est une pièce de théâtre écrite par Tiphaine Gentillau et le collectif « Les filles de Simone ». L’expérience du corps féminin y est abordé sur un ton humoristique, qui n’empêche pas l’émotion – de fait, bien des scènes m’ont bouleversée. Vous pouvez aussi vous procurer Les Secrets d’un gainage efficace aux éditions Actes sud théâtre (1019).

Le collectif jouera à Avignon au théâtre Le Onze une nouvelle pièce : Les subversives, du 7 au 24 juillet à 11h15.

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merci à Solène pour la technique en studio
merci à Laure-Anne Darras qui a créé notre générique…
http://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/generique-de-lemission-les-arpenteurs-poetiques

 

Les arpenteurs poétiques – Arun Kolatkar

Les arpenteurs poétiques – Arun Kolatkar

 

Diffusion : Jeudi 29 mai 2025 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 1er juin 2025 à 11h
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une émission préparée par Noée Maire
avec la participation de Coralie Poch et Vincent Alvernhe

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> Arun Kolatkar
> halte poétique ‘les échappées obliques’ : Magdalena Lamri – Martine Audet
> le petit marché, les coups de cœur des arpenteurs 

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Arun Kolatkar

Noée Maire vous fait entendre ce mois-ci des poèmes du recueil Kala Ghoda Poèmes de Bombay d’Arun Kolatkar, poète indien né en 1932 et décédé en 2004.

Arun Kolatkar écrivait en langues marathi et anglaise. Proche des surréalistes et des auteurs américains de la « Beat génération », il a aussi été traducteur et peintre, le tout à l’écart des cercles artistiques de son pays car il tenait à l’invisibilité et à la marginalité. Il ne quittait que rarement sa ville qu’il préférait nommer Bombay plutôt que l’équivalent hindou Mumbay pour mieux dire la « ville-monde » qu’elle est indéniablement, hindoue oui bien sûr, mais aussimusulmane, chrétienne, juive, sans compter l’héritage colonial.

Il a passé les vingt dernières années de sa vie à noircir ses carnets de notes prises depuis un café, toujours le même dans la quartier de Kala Ghoda, face à un carrefour-îlot. C’était son poste d’observation. Le recueil Kala Ghoda Poèmes de Bombay représente une journée dans ce carrefour, donnant à voir tous les détails réjouissants de la rue dans une langue orale qui n’empêche pas la grâce. Après les ordures-offrandes du petit matin, il s’intéresse à un vieux pneu de vélo, puis c’est l’heure de manger, et au fil des pages il nous présente le petit peuple des rues, balayeuse-déesse, ivrogne, chaton affamé, éplucheurs de pommes de terre, et bien d’autres, toujours avec tendresse et humour.

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un poème

Les éplucheurs de pommes de terre

Rétro-éclairés par leurs rêves,
ils sont assis sur trois cageots renversés
devant l’entrée d’un garage
converti en cuisine de restaurant,
les coudes sur les genoux,
jambes nues, torse nu,
courbés sur des pommes de terre
qui tournent lentement entre leurs mains,
la face sombre de l’âme des uns
à peine éclairée par
la lumière réfléchie
des pensées inexprimées des autres.

Le silence isocèle
des éplucheurs de pommes de terre forme
un prisme qui diffracte
la pensée fugitive qui traverse
l’esprit d’un jeune livreur
en train de garer son vélo
(vacillant sous des monceaux de pain,
deux monstrueux sacs en jute
de chaque côté du guidon,
un troisième sur le porte-bagages),
et projette le bizarre éclat
d’un arc illicite rayant le ciel,
puis vient toucher l’esprit d’une simplette
aux airs de Bouddha rieur
qui dort toujours
sur un carton ondulé
sous le banyan barbu,
la tête rasée appuyée sur un chien jaune,
en partie recouverte par un lambeau
de vieille affiche de cinéma,
et qui éclate de rire jusque dans son sommeil.

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bibliographie en français

Kala Ghoda Poèmes de Bombay, Gallimard nrf, 2013
Jejuri, Banyan 2020

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musiques de l’émission

kyabaat – indian jazz musicSisonido
https://www.youtube.com/watch?v=-0tZjeuEOc8&list=PLR5auAn2jtXdjSozf_pJN899DtvOY5-Xi&index=3

Bertrand Belin « Choses nouvelles »
https://www.youtube.com/watch?v=-IDU-jOzN20

Blues Walk – Wynton Marsalis Quintet with Sachal Jazz Ensemble at Jazz in Marciac 2013
https://www.youtube.com/watch?v=e85wO8rsCoQ

Dooz Kawa « Story d’une souris triste » https://www.youtube.com/watch?v=CBQPb5Y1sjs

Anoushka Shankar et Patricia Kopatchinskaja
https://www.youtube.com/watch?v=7F5HND4F6Fo

Arthur Teboul & Baptiste Trotignon – ARTE Concert’s Piano Day « La Ville s’endormait » (de Brel)
https://www.youtube.com/watch?v=QrvYPc8r_f0

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halte poétique ‘les échappées obliques’ :
Magdalena Lamri │ Martine Audet

J’ai planté nos poussières, de Magdalena Lamri
Fusain, 60 x 60cm, 2023
Site de l’artiste : https://www.magdalenalamri.com/

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En écho des poèmes de Martine Audet,
La société des cendres, éditions du Noroît

Avant la nuit
les astres gonflent
encore du ciel
au sang des tempes
de minces lambeaux
– tachés de voix
cheveux
les arbres
et nos poussières

La roue des cendres
– grand miroir à compter
que recueillir ?
Quoi disperser ?
Quelque chose du vent
n’a plus de prise
J’attends du poème
qu’il me laisse passer.

Ai-je cédé au sommeil
qui t’expose ?
A l’instant qui me sépare
du monde ?
Ce qui résiste éclaire
fait scintiller les arbres
le mouvement des arbres
Vivre ?
Est-ce parler du cœur ? 

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musiques
> Seeing Stars, leo Abrahams
> Day One One, F.S.Blumm, Nils Frahm
> The symphony, Mesparow

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avec les voix de Laurence Bourgeois, Cécile Hug, Jean-Philippe Sadoux, et Florian Auffray à la technique
Vous pouvez retourver les échappées obliques sur Radio Transparence
www.radio-transparence.org/acceuil/categories/les-echapees-obliques

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merci à Solène pour la technique en studio
merci à Laure-Anne Darras qui a créé notre générique…
http://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/generique-de-lemission-les-arpenteurs-poetiques

 

Les arpenteurs poétiques – Anna Milani

Les arpenteurs poétiques – Anna Milani

 

Diffusion : Jeudi 24 avril 2025 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 27 avril 2025 à 11h
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une émission préparée par  Coralie Poch et Laurence Bourgeois
avec la participation de Noée Maire et Vincent Alvernhe

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> Anna Milani
> halte poétique ‘les échappées obliques’ : Eulàlia Llopart │ Jacques Ancet
> le petit marché, les coups de cœur des arpenteurs 

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Anna Milani

Anna Milani est née en Italie. Elle vit désormais à Montpellier. Elle écrit de la poésie et de la prose poétique en français et en italien. Elle anime des ateliers autour de la lecture, l’écriture, les langues.

Dans sa poésie il est question de corps, d’espaces à explorer et de langue.

Évoluant avec détermination dans un univers rare et bien personnel, elle arpente l’écriture de l’espace comme une géographie de la porosité. Le paysage est en elle, en même temps qu’elle fait corps avec le paysage. C’est en marchant qu’elle s’émerveille de la force du sauvage et qu’elle récolte des impressions qu’elle restitue avec sa langue de poète.

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un poème  

Un oiseau a niché dans mon dos, sous
l’épaule gauche, entre l’omoplate et la
septième vertèbre dorsale. Depuis le
commencement de cette cohabitation, je
me questionne sur la nature hybride de
mon corps. Je regarde le ciel avec un air
de connivence. Je me tourne souvent pour
adopter la perspective de l’oiseau. J’aimerais
l’interroger sur les raisons d’un choix aussi
insolite pour l’emplacement d’un nid. Mais
nous n’avons pas d’occasion d’entretien. Je
réalise, tout de même, que porter dans une
région de mon corps l’abri d’un oiseau, fait
soudain de ma personne un lieu sûr.

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un autre poème  

Le matin une femme descend pieds nus vers la rivière.
Elle entre dans l’eau jusqu’au ventre, habillée de sa
robe de nuit. Toutes ses cellules, ses fibres, ses membranes
cèdent, face au courant, et s’accordent au mouvement
du fleuve. Quand elle rentre à la maison, elle
importe le flux dans ses gestes, dans sa voix, dans ses
mots.

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bibliographie

Incantation pour nous toutes, en 2021, aux éditions Isabelle sauvage
Géographies de steppes et de lisières, en 2022 à Cheyne éditeur.
Œuvre collective : Ces mots traversent les frontières – 111 poètes d’aujourd’hui, éd. Le Castor Astral, 2023.
Cantique du lac, en 2025 à Cheyne éditeur.

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Musiques de l’émission
programmation Cécile Hug

Gaspard Claus, Tancade, E.T
Gaspard Claus, Tancade, Rivage
Youn Sun Nah, Voyage, Calypso Blues
Carlos Cipa, Retronyms, And she was
Dom la nena, Piers Faccini, Dessa Vez
Askjell, iris, AURORA, Sofia
Woodkid & Nils Frahm, Winter Morning I
Clara Fiol, Sa Madona

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halte poétique ‘les échappées obliques’ :
Eulàlia Llopart │ Jacques Ancet


Fragilitats 
Eulàlia Llopart, Gravure sur bois, 120 x 120cm, 2020

En écho des textes de Jacques Ancet,
Les travaux de l’infime, ed. érès, Po&psy in extenso

Musique
> Péril, René Aubry
> Universo, Leon, Dom La Nena
> Home is where it hurts, Camille

Tenir disait-il, tenir…Dehors un oiseau s’égosillait et les branches bougeaient comme si une menace diffuse recouvrait la lumière. Tenir comme le tronc enfoncé dans sa nuit, son bois têtu, sa tête haute. Tenir comme la tige inclinée mais que la moindre chaleur redresse. Comme la terre. Comme la chaîne plus forte de chaque maillon. Ses deux index repliés s’accrochaient l’un à l’autre, et il tirait. Comme la pluie. Comme le jour qui ne veut pas se rendre. Il montrait l’éclat rouge sur la vitre. Comme l’horloge du sang, là dans ta poitrine, qui continue, malgré tant de raisons de s’arrêter. Comme la tasse prisonnière de sa forme. Comme la vie … Sa main traçait un cercle autour de lui et l’espace d’un battement de paupière, tout se mettait à luire.

avec les voix de Laurence Bourgeois,  Cécile Hug, Jean-Philippe Sadoux, et Florian Auffray à la technique
Vous pouvez retourver les échappées obliques sur Radio Transparence
www.radio-transparence.org/acceuil/categories/les-echapees-obliques

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merci à Solène pour la technique en studio
merci à Laure-Anne Darras qui a créé notre générique…
http://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/generique-de-lemission-les-arpenteurs-poetiques

 

Les arpenteurs poétiques – Anne Calas

Les arpenteurs poétiques – Anne Calas

 

Diffusion : Jeudi 27 mars 2025 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 30 mars 2025 à 11h
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une émission préparée par Jean-Marc Barrier
avec la participation de Noée Maire, Coralie Poch et Vincent Alvernhe  

sommaire
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> Anne Calas
> halte poétique ‘je te poème’ : Catherine Pont-Humbert
> halte poétique ‘le petit marché’ 

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Anne Calas

Parfois, ce n’est pas un livre ou un article, non, parfois c’est une rencontre, quelques mots,  un regard ouvert, une présence. Puis on échange des livres, les mots viennent avec leur monde et leurs indices, cette part d’inconnu et de surprise… Chaque poète a son biais pour saisir ou effleurer la vie. Lire Anne Calas, c’est une expérience. Comme le dit son poème, il y a là le monde, autour d’un féminin apaisé et joyeux.

Venue à la chanson et l’écriture par une longue  expérience théâtrale, elle propose des spectacles de poches autour de chanteurs aimés. Et elle a vu ses poèmes – qui nourrissent cette émission – devenir livres chez Flammarion, Isabelle Sauvage, Janninck éditions…

C’est par le recueil Une pente très douce (éditions Flammarion) que nous l’aborderons, et par cette phrase en exergue, des mots de Marguerite Duras :
« quand les gens qui écrivent vous disent qu’on écrit dans la concentration, moi je dirai non, j’ai le sentiment d’être dans l’extrème déconcentration, je suis moi-même une passoire, j’ai la tête trouée »

Ce que j’aime dans la poésie d’Anne Calas, c’est de ne pas savoir, de ne pas réduire la vie à une apparence unique, minérale, mais de sentir plusieurs écoutes, plusieurs regards s’y mêler, l’écriture rend cela, un mélange de simplicité et de puissance de la vie, irréductible et composite, vive et bousculante… c’est du vivant, et dans une présence attentive et libre…     JMB

voir son site pour découvrir ses livres, ses activités de chanteuse et de femme de théâtre… https://www.annecalas.com 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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un extrait du livre une pente très douce

Première plongée de l’aube verticale
corps nu [aquatique] Sisyphe du matin
se couvre dans les flancs – l’autre
quelque chose comme une forêt
orientale.
gris doux ce pâle, aurore entre les planches
          la passion et la
jubilation du savoir – entre – entre

regarde au travers des
lignes d’absence et des trouées
semblables une prescience un vaudou
d’avenir            ici
un entrelacs, quelque chose de flexible
de cette patience
serrée aux bretelles bien
ajustée à la ceinture
entre !

elle entre
l’île est noire encore
elle se lève et regarde les mains et
les yeux clos
elle ouvre la croisée transpirant la nuit claire

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halte poétique « je te poème » 
Catherine Pont-Humbert

 

Jean-Marc Barrier a rencontré Catherine Pont-Humbert au festival des Voix vives à Sète, elle nous introduit dans son monde poétique…

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Catherine Pont-Humbert est écrivaine, poète, journaliste littéraire, lectrice et conceptrice de lectures musicales. 

> Elle vient d’obtenir le prix Vénus Khoury-Ghata, pour Quand les mots ne tiennent qu’à un fil. Une épopée poétique (prose poétique), éditions La tête à l’envers, 2025. https://www.editions-latetalenvers.com/Quand_les_mots_ne_tiennent_qu_a_un_fil.wG.htm

Productrice à France Culture de 1990 à 2010, elle y a réalisé de très nombreux grands entretiens (« à voix nue ») et documentaires. Depuis, elle programme et anime des rencontres littéraires à l’occasion de festivals de littérature en France et dans des pays francophones. 

Elle est l’auteur d’essais, de récits, et de livres de poésie. Elle a notamment publié Carnets de Montréal, éditions du Passage, 2016, La Scène (récit), éditions Unicité, 2019, Légère est la vie parfois (poésie), éd. Jacques André, 2020, Les Lits du monde (poésie), éditions la rumeur libre, 2021, Chemins (livre d’artiste avec des encres de Jean-Luc Guinamant), éditions Transignum 2022, Noir printemps (poésie), éditions la rumeur libre, 2023, Quand les mots ne tiennent qu’à un fil. Une épopée poétique (prose poétique), éditions La tête à l’envers, 2025 (prix Vénus Khoury-Ghata, première sélection du prix Mallarmé).

Sa poésie est parue en revues (Apulée, Les cahiers du sens, Siirden, Verso, Concerto pour marées et silence, Recours au poème), dans des anthologies (« Feu » éditions Henry, « Du corps du poète au corps poétique » jeudidesmots.com, « Europoesia », « l’Athanor des poètes », « Voix vives de Méditerranée » …). Elle est régulièrement invitée dans des festivals de poésie en France et à l’étranger.

Elle a adapté et donné de nombreuses lectures musicales parmi lesquelles Œdipe sur la route d’après Henry Bauchau (lecture créée en 2017 au Centre Wallonie-Bruxelles à Paris), Écrire c’est dire le monde, florilège de textes francophones (lecture créée en 2017 à l’abbaye d’Hautecombe en Savoie), La Scène d’après son propre récit (lecture créée en 2019 au Musée Paul Valéry à Sète) Les échappées, lecture poétique (créée en 2022 à la Maison de la poésie de Montpellier),Volte-face, lecture poétique avec trois musiciens (créée en 2023 à la Médiathèque de Boulogne Billancourt). 

Elle est titulaire d’un doctorat de lettres modernes portant sur la littérature du Québec qui lui a valu une bouse de recherche du Conseil des Arts du Canada. Elle a vécu à Montréal. 

Elle est par ailleurs membre du comité de rédaction de la revue Apulée (dirigée par Hubert Haddad) depuis sa création, membre de l’équipe du Festival de poésie de Sète, et membre du comité de direction du PEN Club français.

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Les mots ont des mystères
Ils sommeillent dans les hauts-fonds de la langue
Ils arrivent dans un ordre qui leur appartient
Un ordre que nul ne connaît
Quand loin de l’innocence
Leur cri contenu éclate
Fébrilité et incandescence
Se mêlent de ténèbres
A la poursuite d’une improbable lueur
Les mots inondent la vie
Une vie éblouie de noir
Sans eux démunie (…)

Catherine Pont-Humbert
Quand les mots ne tiennent qu’à un fil. Une épopée poétique
Éditions La tête à l’envers, 2025

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halte poétique ‘le petit marché‘  Les coups de cœur des arpenteurs…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Noée évoque un livre : Mon initiation chez les chamans – une parisienne en Mongolie, de Corine Sombrun

Coralie nous parle d’un autre livre : Et vous passerez comme des vents fous, de Clara Arnaud

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merci à Solène pour la technique
merci à Laure-Anne Darras qui a créé notre générique…
http://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/generique-de-lemission-les-arpenteurs-poetiques

 

Les arpenteurs poétiques – Joséphine Bacon

Les arpenteurs poétiques – Joséphine Bacon

 

Diffusion : Jeudi 27 février 2025 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 2 mars 2025 à 11h
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une émission préparée par Coralie Poch
avec la participation de Noée Maire, Vincent Alvernhe et Jean-Marc Barrier

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> Joséphine Bacon
> halte poétique ‘les échappées obliques’ : Véronique Matteudi / Michel Gendarme
> halte poétique ‘le petit marché’ 

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Joséphine Bacon

Joséphine est une poète innue originaire de Pessamit, née en 1947. Réalisatrice, conteuse et parolière, elle est considérée comme une autrice phare du Québec. Comme beaucoup d’enfants de son âge elle a été enlevée à sa parents à l’âge de quatre ans pour être élevée dans un pensionnat catholique. Toute sa vie, elle l’a passée à collecter les récits de ses aînés. Sa poésie porte en elle toute la sagesse de son peuple. Un peuple nomade, relié à la terre et à l’esprit des animaux. Joséphine Bacon dit souvent d’elle-même qu’elle n’est pas poète, mais que dans son cœur nomade et généreux, elle parle un langage rempli de poésie où résonne l’écho des anciens qui ont jalonné sa vie. Tous ses recueils sont publiés aux édictions Mémoires d’encrier dans une édition bilingue en français et en innu.

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deux poèmes 

Ma vie me parle
D’où arrives-tu ?
Je ne te vois plus sur la terre
je ne t’entends plus quand tu rêves
j’ai perdu tes traces
où sont passés 
les chemins de portage ?
On dévie tes rivières,
les lacs crient et t’invitent à les secourir 

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nous sommes rares
nous sommes riches
comme la terre nous rêvons

Les ancêtres m’ont dit :
« Ton âme a rêvé bien avant toi.
Ton cœur a entendu la terre. »

 Joséphine Bacon, Bâtons à message 

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bibliographie

Recueils entendus pendant l’émission :
Bâtons à message / Tshissinuashitakana, Mémoire d’encrier, 2009.
Un thé dans la toundra / Nipishapui nete mushuat, Mémoire d’encrier, 2013
Uiesh – Quelque part, Mémoire d’encrier, 2018.
Joséphine Bacon, Kau Minuat – Une fois de plus, Mémoire d’encrier, 2023, 136 p. 

Autres recueils de poésie :
Joséphine Bacon et José Acquelin, Nous sommes tous des sauvages, Mémoire d’encrier, 2011.
Joséphine Bacon et Laure Morali (dir.), Nin Auass / Moi l’enfant, Mémoire d’encrier, 2021, 353 p.
(ISBN 9782897126919, 9782897126933 et 9782897126926)

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documentaire consacré à Joséphine Bacon

Je m’appelle humain réalisé et écrit par Kim O’bomsawin, Canada, Québec, 78 minutes
Vous avez aussi entendu un extrait de Joséphine à La fabrique culturelle
https://www.youtube.com/watch?v=CTzGVvj8IXs

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Musiques

Soda – Cinématic orchestra  https://www.youtube.com/watch?v=SA8q-9X1cdk
Jeremy Soule – Toundra  https://www.youtube.com/watch?v=hCPOPQVajWQ
Alela Diane / Oh! My Mama  https://www.youtube.com/watch?v=b3lxA6iK65I
Hania Rani / Glass  https://www.youtube.com/watch?v=mneDuKb3BT8
Thierry Bleton – Elf forest   https://www.youtube.com/watch?v=biYT8fKDdVg
Send Us to the mountains / Siika  https://www.youtube.com/watch?v=JQpqrZZ0oCQ
Andrew Bird – Epilogue  https://www.youtube.com/watch?v=lBasrOS8rnE

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halte poétique « les échappées obliques » 
Véronique Matteudi / Michel Gendarme

Tisser l’avenir, dessin à la mine de plomb, 297 x 420 mm
Site de l’artiste Véronique Matteudi : https://www.matteudi.com/

En écho, des poèmes de Michel Gendarme, Les poèmes arrangés, éditions Sinope.

Sa poésie parle de ce qui est en lisière, de ce qui peut être vu depuis un refuge, du point de vue d’un être indéfini, caché, par besoin, par survie
Son refuge est une forêt dans laquelle il enfouit sa vie, dans laquelle il s’enfuit, de laquelle il ne peut s’enfuir vraiment.

Poème 19

allongé je regarde le ciel venir établir l’ordre je croyais que la terre elle allait vite si
vite quand le vent et ça filait dans le ciel les nuages ils défilaient si vite sans bruit le
vent si mais les nuages non ils imitaient les sons des songes m’emmenaient loin dans
la terre à l’intérieur(e)

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Musiques

> Mali Sajio, Ballaké Sissoko et Ludovico Einaudi
> I Inside the Old Year Dying, PJ Harvey

avec les voix de Laurence Bourgeois, Coralie Poch et Noée Maire
à la technique Solène…
Vous pouvez retourver les échappées obliques sur Radio Transparence
www.radio-transparence.org/acceuil/categories/les-echapees-obliques 

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halte poétique ‘le petit marché‘  Les coups de cœur des arpenteurs…

Coralie évoque la leçon inaugurale de Wajdi Mouawad au collège de France : « L’ombre en soi qui écrit »
https://www.college-de-france.fr/fr/agenda/lecon-inaugurale/ombre-en-soi-qui-ecrit/ombre-en-soi-qui-ecrit

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merci à Solène pour la technique
merci à Laure-Anne Darras qui a créé notre générique…
http://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/generique-de-lemission-les-arpenteurs-poetiques

 

Les arpenteurs poétiques – Ritta Baddoura

Les arpenteurs poétiques – Ritta Baddoura

 

Diffusion : Jeudi 23 janvier 2025 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 26 janvier 2025 à 11h
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une émission préparée par Noée Maire
avec la participation de Vincent Alvernhe et Jean-Marc Barrier

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> Ritta Baddoura
> halte poétique ‘je te poème’ : José Manuel de Vasconcelos
> halte poétique ‘le petit marché’ 

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Ritta Baddoura

« Parfois pour nous comprendre nous joignions nos langues et mêlions nos salives et nos souffles et donnions à l’autre un peu des mots qui manquent à sa phrase et du sens qui manque au baiser

Les mots que tu ajoutais et ôtais à ma bouche n’étaient pas des mots mais ton corps que tu prolonges

Défaire tout cela c’est prendre le risque qu’il ne reste que des lettres et qui sait dans quelle langue elles sont écrites »

Ritta Baddoura, autrice libanaise d’expression française, vit en France depuis 2008.
Née en 1980, elle a vécu la guerre durant son enfance puis jeune adulte. Elle a commencé à écrire très tôt, en même temps qu’elle se nourrissait des livres de la bibliothèque de ses parents et qu’elle grandissait trop vite sous les bombardements ; en 2006 c’est son blog de poésie « Ritta parmi les bombes » qui l’a fait connaître. Elle pratique aussi la danse, la peinture et la musique et relie ces arts dans ses lectures-performances poétiques. Dans ses textes parfois surréalistes – en particulier le premier, Parler étrangement, qui a reçu le prix Max Jacob dans la catégorie « découverte » – le danger et la violence rôdent derrière la douceur.

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bibliographie

Étoiles d’araignée, Mokhtarat,
La naissance du dé, Dar An-Nahan
Ritta parmi les bombes, Londres/San Francisco/Beyrouth, Dar al-Saqi

Ritta Baddoura et Randa Mirza,
Ici désert : des rives du Niger au large du Ténéré, Dergham

et les trois recueils cités :

Parler étrangement, Amay, L’arbre à paroles
Arisko Palace, Barjols, Pleine Page
Désaltère, L’arbre à paroles

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un poème  

Peur de rien.
De presque rien.
Rien de ce qui pourrait arriver ne me fait peur.
Tout ce qui me fait peur vient de l’intérieur.
Une petite fille
me tire vers hier.
Je marche à reculons. Je me trouve au cinéma et lève la tête.
Je les distingue debout en équilibre sur la rampe.
Certainement ils vont vaciller.
Des peuples entiers venus de tous les côtés de la mer. Les
mains vides ou chargés d’animaux d’armes de machines et
d’arbres de toutes sortes. En équilibre sur la rampe ils sont
impatients. La petite aussi se tient tout là-haut.
Elle a perdu ses parents dans le désordre.
Et son prénom et
son âge.

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Musiques

« Se b’e Ard », Beirut and Beyond https://www.youtube.com/watch?v=JiL7PAU4Ze8&list=OLAK5uy_m9vIsVn7Mi0xP9bQ34Se0pBqVCC5IdFrY&index=8
Naïssam Jalal, « Etrange Samaaï » https://www.youtube.com/watch?v=XMKmSz5PTl0&list=PLvzO4EGXLBBtIxNgyyt1yf24P555YKQTM&index=29
Bachar Mar-Khalifé – Chaffeh Chaffeh – live session feat Lynn Adib https://www.youtube.com/watch?v=JL2jbMD8KMo
Bachar Mar Khalifé « Distance » https://www.youtube.com/watch?v=8V2JMYoEfPE
« Mouji », Beirut and Beyond https://www.youtube.com/watch?v=jbC_DqmfNBM&list=OLAK5uy_m9vIsVn7Mi0xP9bQ34Se0pBqVCC5IdFrY&index=5
Volodymyr Antoniv – clarinet and electronics Live @ Manhattan gallery
https://www.youtube.com/watch?v=WcdbWKy9sW4&list=PLwf-ptcNI11GPLWsw2-WWii9w67HOlVGR&index=3
Beirut, « Nantes » https://www.google.com/search?client=ubuntu-sn&channel=fs&q=youtube+beirut+nante#fpstate=ive&vld=cid:717fc016,vid:PCkT4K-hppE,st:0

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halte poétique ‘je te poème‘ :
José Manuel de Vasconcelos

Jean-Marc Barrier a rencontré José Manuel de Vasconcelos à Sète durant le festival Voix vives en été 2024.
Cette brève rencontre nous permet de découvrir l’homme et le poète, quelques-uns de ses poèmes et d’avoir quelques indications sur sa pratique d’écriture…

Né à Lisbonne en 1949, il est poète, essayiste, critique littéraire et traducteur. Il a participé à des congrès, colloques et rencontres littéraires au Portugal et dans d’autres pays. Il a traduit des poètes tels que Lorca, Montale, Saba et Valéry. Il a organisé des anthologies, notamment une sur le futurisme italien. Il est vice-président de l’Association des Écrivains Portugais, membre du PEN Club portugais et de l’Association portugaise des critiques littéraires. Collaborateur à l’Osservatorio Permanente Sugli Studi Pavesiani Nel Mondo, il a publié plusieurs essais sur Cesare Pavese en Italie. Ses poèmes ont été traduits en treize langues.

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un poème

le livre fermé

Il y avait un insecte mort quand j’ouvris le livre
écrasé entre le blanc d’une page
et un mot illisible sur la page suivante
Je secouai la poussière qui fut vie et regardai la tache
brève qui en resta comme une marque
Celui qui écrivit le livre eut depuis longtemps la chance de l’insecte
et moi, son lecteur, j’attends
qu’un autre livre se ferme et me laisse dans les bras
d’une phrase intransitive

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halte poétique ‘le petit marché‘  Les coups de cœur des arpenteurs…

Noée nous parle du groupe Beirut et nous fait entendre un extrait d’un album…
sur Arte : https://www.arte.tv/fr/videos/118657-000-A/beirut/

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merci à Solène pour la technique
merci à Laure-Anne Darras qui a créé notre générique…
http://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/generique-de-lemission-les-arpenteurs-poetiques

 

Les arpenteurs poétiques – Camille Readman-Prud’homme

Les arpenteurs poétiques – Camille Readman-Prud’homme

 

Diffusion : Jeudi 26 décembre 2024 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 29 décembre 2024 à 11h
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une émission préparée par Vincent Alvernhe
avec la participation de Coralie Poch, Noée Maire et Jean-Marc Barrier

sommaire
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> Camille Readman-Prud’homme
> halte poétique ‘les échappes obliques’ : Hokusai et Anja Utler
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Camille Readman-Prud’homme

« J’avais le désir de mettre le doigt sur des choses tellement petites qu’il serait impossible de
les qualifier de péripéties mais qui pourraient peut-être faire des poèmes. » 

Camille Readman-Prud’homme parvient à nous transmettre les émotions présentes dans ce qui parfois préférerait se taire. Les silences, les gênes, les moments où les choses à dire s’éloignent.

Une conversation sur soi qui garde sa lucidité en s’ouvrant au monde.

Camille Readman-Prud’homme est née en 1989 à Montréal. Son livre Quand je ne dis rien je pense encore aux éditions L’Oie de Cravan a reçu le prix de libraires du Québec 2022 (catégorie poésie). 

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un poème  

tu es à discuter avec quelqu’un et tu découvres tout à coup que
tu parlais au vide, la 
personne est là mais ce n’est plus qu’un corps.
on a quitté ce que tu disais pour le ciel de tempête, pour le passant
qui
semble sorti d’une autre époque, pour l’odeur de pizza,
pour la chanson 
qui passe, on a quitté ton histoire pour écouter
ce que disent les gens qui ont haussé le ton, pour regarder l’heure,
pour répondre à un message, pour s’assurer de n’avoir rien manqué.
on ignore qu’on te blesse, tu poursuis mais sans élan. 

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Musiques

Always a Stranger par Tindersticks
The Sun of the Island par Peter Von Poehl et Marie Modiano
Sea of Love par Cat Power

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halte poétique ‘les échappées obliques’ :
Hokusai et Anja Utler

avec les voix
de Laurence Bourgeois,
Coralie Poch
et Noée Maire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Hokusai, Chute de kirifuri,
gravure sur bois, 1831-1832
in Hokusai, Gian Carlo Calza, ed. Phaidon

En écho des poèmes de Anja Utler, Vouloir-Affluer, ed. Harpo &

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un extrait

par la salive comme: précipité, ça bouillonne,
— un jet — ça frappe: de dessous
l’os hyoïde, crame tu crépites: perce, dis-tu,
comme il rougeoie ainsi : chaux fluatée
— dénudé — est: atteint — le soleil — si : anguleux
si : formellement transpercé dis-tu: vois
il darde il cuit: le brasille —
nourrit — un éclat traverse : déjà
la rosée : dans les fentes les grains scintillent,
sifflant, ainsi: ils baignent – apaisent –
l’œil

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Musique
Hania Rani, Esja
Rivers & Streams (Om alla Berg Och Backar), Mélissa Laveaux & Majiker

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Vous pouvez retrouver les échappées obliques sur Radio Transparence
www.radio-transparence.org/acceuil/categories/les-echappees-obliques

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merci à Solène pour la technique
merci à Laure-Anne Darras qui a créé notre générique…
http://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/generique-de-lemission-les-arpenteurs-poetiques

 

Les arpenteurs poétiques – Jaume Pont

Les arpenteurs poétiques – Jaume Pont

Diffusion : Jeudi 28 novembre 2024 à 19h15
Rediffusion : Dimanche 1er décembre 2024 à 11h
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une émission préparée par Jean-Marc Barrier
avec la participation de Coralie Poch, Noée Maire et Vincent Alvernhe

sommaire
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> Jaume Pont
> halte poétique ‘je te poème’ : Maria João Cantinho
> le petit marché,
les coups de cœur des arpenteurs 

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Jaume Pont

Jaume Pont est un poète catalan, il est né à Lleida en 1947. Il fait partie de la génération de poètes qui se sont fait connaître à partir des années 1970, aux côtés de Miquel de Palol et de Josep Piera. Il a reçu en 2006 le prix le plus prestigieux de la poésie en catalan : le Prix Carles Riba, et en 2012 le Prix Virgile du Cénacle européen francophone.

Selon les mots de son traducteur François-Michel Durazzo, dans Nulle part, Jaume Pont  « creuse à la source du langage pour célébrer les noces du moi avec l’autre, celui des hommes et des bêtes, celui des éléments conjurés. Nul poète catalan n’avait à ce point tendu la corde du langage, sans céder à l’hermétisme. »

Les titres de ses recueils nous donnent quelques indices : Raison de hasard, Vol de cendres, Nulle part, Cantique d’ombres, Miroir de nuit profonde…

Une gravité semble régner sur ses poèmes, mais l’aventure est belle de le suivre dans la profondeur 
– et d’y trouver de l’audace, d’y sentir dans une langue fine la dynamique des transformations intérieures.

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> merci à Gérard Martin, François-Michel Durazzo et à Cécile Ouhmani pour les éléments qui ont aidé à cette émission.

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voir l’article : https://www.recoursaupoeme.fr/jaume-pont-miroir-de-nuit-profonde/

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un poème  

à la source du ravin
se cache la clé qui t’ouvre mille portes.
Tant que les eaux ne seront pas claires,
                 ne bouge pas.

Cherche bien loin un abri, hors les murs,
la plante des pieds cousue à l’ombre
que jamais tu ne vois passer.
On t’appelle déjà du trou
où dort le bégaiement des Langues Coupées :
nenetremtremble pas, nenenebébébégaie pas,
une fée t’attend qui meurt d’amour pour toi,
à la source du ravin.

Ici commence le froid
consumé dans les yeux et la danse des pâtures stériles,
la terre où personne ne connaît ton nom.
Ici commence l’histoire de l’enfant
à l’oreille coupée.
l’enfant qui traverse
la flamme sans se brûler, le fou
qui fait des nœuds dans l’air,
et écrit cent dix-sept fois au tableau noir :

je est un autre je est un autre je est un autre
je est un autre je est un autre je est un autre.

Il faut rêver debout
à la réserve indienne.
il faut rêver debout à la source du ravin.

(extrait de Nulle part, éditions L’étoile des limites)

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les éditions L’étoile des limites

La création de L’Étoile des limites remonte à 1985.
Son nom provient du premier ouvrage publié, Le Solitaire des Ardennes, réédition d’un court roman de chevalerie du début du XIXe siècle. Dans la forêt ardennaise, où se situe l’action, il est en effet question d’un lieu, en forme d’étoile, dont chacune des branches est un chemin. Ce lieu imaginaire devient alors le symbole de la maison : un lieu d’édition à la croisée des hauts sentiers de l’écriture.
Le logo a été créé par le peintre Philippe Marie et apparaît en vignette de couverture sur chaque ouvrage depuis 2013.
Installée dans un premier temps dans les Ardennes, à Charleville-Mézières, L’Étoile des limites est, depuis 2013, située près de Figeac, dans le Lot.

Ont été édités par L’étoile des limites :

http://www.letoiledeslimites.com/

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traduction François Michel Durazzo

Tous les poèmes de Jaume Pont lus dans l’émission ont été traduits par François-Michel Durazzo.
> Miroir de nuit profonde a obtenu Le Prix Mallarmé étranger de traduction en 2023 

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halte poétique ‘je te poème’ :
Maria João Cantinho

Jean-Marc Barrier a rencontré la poète portugaise au festival Voix vives de Méditerranée en Méditerranée à Sète en juillet 2024.
Dans une conversation impromptue, elle nous livre quelques poèmes et quelques clés de son écriture.

Maria João Cantinho est née à Lisbonne, en 1961. Pendant l’enfance a vécu en Angola et a retourné après le 25 Avril de 1974 à Portugal. A etudié Philosophie et a soutenu son doctorat en Philosophie contemporaine à l’université Nouvelle de Lisbonne. A écrit des romans, essais et poésie. Elle a gagné le prix Glória de Sant’Anna avec son livre «O Ínfimo» (poésie) et le prix PEN Club pour son essai Walter Benjamin: Melancolia e Revolução. Elle est publié en beaucoup de revues de poésie portugaise et étrangères (Italie, Roumanie, Hongrie, France, Espagne, États Unis) et est critique littéraire. Elle a publié récement Avant Cela il y avait l’ombre (France, éditions Jacques-André). Est coordinatrice d’une revue online, «Revista Caliban». Membre du PEN Club Portugais et de l’Association de Critiques Littéraires portugaise.

bibliographie complète : https://pt.wikipedia.org/wiki/Maria_Jo%C3%A3o_Cantinho

son livre le plus récent : https://www.jacques-andre-editeur.eu/auteur/2954/

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un poème  

Quand les mots se refusent à ton joug
rien ne reste, en vérité,
si ce n’est cette volonté sourde, impérative,
de faire imploser les limites,
la clôture du mal, qui t’interdit le chant.

Reviens en arrière, poursuis le fil secret,
la magie qui se tient dans chaque nom, en épelant
la vie, l’incendie qu’il y a dans les êtres
que tu regardes et que tu veux appeler.

Le langage, alors, te fait balbutiement,
t’emporte jusqu’à l’impondérable de cette lumière
qui reluit, dans l’intime de chaque être?

célébration secrète,
et qui n’appartient qu’au silence.

 

(extrait de Avant cela il y avait l’ombre,
éditions Jacques André, traduction Cecilia Basílio)

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halte poétique ‘le petit marché’

les coups de cœur des arpenteurs…

Vincent : Anybody par Porridge Radio sur l’album Clouds in the Sky They Will Always be There for me
à écouter-voir sur Arte concert
https://www.youtube.com/watch?v=TCJd9lrymmo

Noée : Vivant parmi les vivants, un film de Sylvère Petit, bientôt sur Arte
https://www.lesfilmsdici.fr/fr/en-production/5281-vivant-parmi-les-vivants.html

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merci à Solène pour la technique
merci aux éditions L’étoiles des limites et à Gérard Martin pour leur aide
merci à Cécile Ouhmani pour son commentaire sur l’œuvre de Jaume Pont
merci à Laure-Anne Darras qui a créé notre générique…
http://soundcloud.com/les-arpenteurs-poetiques/generique-de-lemission-les-arpenteurs-poetiques